Résidence du Moulin de la Croix 2023

2023, Artiste, Résidents 2023

Pour la deuxième année consécutive, Filière Granite et le Domaine de Keravel accueillent la résidence du Moulin de la Croix portée par le commissaire d’exposition Théophile Calot. Les artistes invités cette année sont Pauline Baudemont, Pierre Hourquet et Ronan Lecreurer.

Pauline, Pierre et Ronan sont en résidence à Keravel depuis le 6 août et présenteront leurs travaux lors d’une restitution publique le 18 août 2023 à 18h00 au domaine.

Théophile Calot

Curateur et éditeur

 

Crédit photo : ©dakisphotography

Editeur d’art et commissaire d’exposition, Théophile Calot navigue en équilibriste, interconnectant des mondes détachés, presque inconnus les uns des d’autres. Dès 2011, en créant Theophile’s papers, il sonne le glas de ce qui aujourd’hui caractérise sa pratique : l’intermédialité des discours.

De manière naturelle, Théophile exerce de front une pratique d’éditeur et de curateur en proposant aux jeunes artistes le livre comme espace de production et de diffusion.

En tant que curateur, il offre aux artistes la richesse de la transversalité en leur proposant divers modèles de production et de monstration. Le livre, l’exposition, la résidence, le happening, le workshop et le repas s’interconnectent au sein d’un travail qu’il veut collaboratif et bâtit sur l’échange.

Pauline Beaudemont

Dans une industrie parfois nivelée par le bas par une monotonie de whitecubes et de trust funds, Pauline Beaudemont apporte de l’irrévérence et un humour ironique au monde de l’art. Subvertissant la nature stérile de la galerie avec une bonne dose d’ironie, son travail est référencé et vivement descriptif, transformant notre réalité dans une sorte de fantaisie de conte de fées. C’est une cinéphile, une rêveuse et une mauvaise menteuse.
Une grande partie de la pratique artistique de Pauline se déroule dans son sommeil. Se situant dans la discipline du post-surréalisme, la globe-trotteuse d’origine française canalise les vérités cachées de son subconscient à travers des journaux de rêves, des techniques de dessin expérimentales et en se donnant l’espace pour ralentir, lire et connecter des idées. Ce qu’elle cherche c’est l’apparition d’images, le fantasme, le fantôme, la mutation, tout «clique» à un moment donné.

Pierre Hourquet

 

 

Pierre Hourquet est un graphiste spécialisé dans la création éditoriale dans les domaines de la photographie et des mixed medias au travers de collaborations avec des institutions et des artistes internationaux.

Après plusieurs expériences dans le champ de l’art et du design, il co-fonde Temple en 2013 à Paris, un espace expérimental dédié à la photographie. Il y programme une trentaines d’expositions d’une nouvelle générations d’artistes français et internationaux pour lesquelles il assure également la scénographies et les publications. Temple devient ensuite un studio de design. Pierre y développe une pratique multidisciplinaire à travers des commissariats d’expositions pour des institutions ou des festivals, des programmations et workshops autour du livre photo et des collaborations avec des artistes pour des projets éditoriaux ou des expositions.

Ronan Lecreurer

Crédit photo : ©Brecht Cuppens

Dans ses oeuvres récentes comme ‘‘Syphons, vessels & othershy molluscs’’, Ronan Lecreurer convoque la capacité des espèces sous-marines à sourcer lesinformations, à interagir et développer une intelligence collective visant au maintien de l’écosystème, comme en témoigne le narrateur invertébré dans La Spirale : « Ainsi j’ai appris qu’il y avait les autres, l’élément qui m’entourait ruisselait de leurs signes, les autres, différents de moi avec leur hostilité, ou bien déplaisamment semblables ». L’artiste fait de l’abstraction par accident, comme il aime le rappeler. Ses sculptures, aux formes simples bien qu’issues de procédés sophistiqués, proviennent de l’observation de ces êtres symbiotiques dont les anatomies parfois exubérantes deviennent dans ses oeuvres des motifs ornementaux, un système rythmique de volumes, de stries et de couleurs. À la fois souples et rigides, il s’agit de corps qui évoquent ceux vivant dans les récifs où chaque alcôve, chaque anfractuosité est un terrain d’accueil pour d’autrescorps. Ronan Lecreurer parle du vivant sans pour autant le donner à voir.
Pourtant ses oeuvres s’emplissent de vide laissant ainsi la place à l’altérité de s’y loger, ces autres dont parle le mollusque qui forment un ensemble lié par tout un tas d’interactions et de signaux qui bien souvent nous échappent. Pour ainsi dire, il fabrique des coquilles. (…)
Lena Peyrard